Correspondance inédite de La Fayette : lettres de prison, lettres d'exil (1793-1801)
356 GORRESPONDANCE DE LA FAYETTE
Charles, et il l'envoie à sa belle-sœur. Je vous demande pardon, mon cher cœur, si je vous ai impatientée par ma lettre de ce matin, mais l'opinion des habitants de Ploen me prouve que j'ai eu raison de vous en parler. Ils écrivent aussi à leurs familles. Virginie écrit des lettres fort aimables; je l'embrasse mille fois, cette chère enfant, de tout mon cœur. Boinville est revenu chez les parents de sa femme: il m'a écrit et il sera à portée de faire mes commissions auprès de son ami B. Il me mande qu'il n’y a pas moyen de tirer une réponse de Ramond. J'imagine qu’il n'aura pas non plus quitté ses r7oufles pour vous écrire. Adieu, mon cher cœur; ce que vous me mandez de votre santé me fait grand plaisir, mais n'oubliez pas que, quoique vous soyez mieux, vous n'êtes pas guérie; répétez-vous sans cesse mes recommandations, et dites-vous aussi à tous les instants que je suis bien heureux par vous et que je vous aime mille fois plus que je ne peux l’exprimer.
J'embrasse de tout mon cœur le cher citoyen Frestel; vous ne dites rien de votre oncle : on me charge de vous le rappeler. Mes tendres compliments à vos excellents hôtes, et à tout ce que j'aime autour de vous.
LerTRe XLVIII.
La Fayette à Madame de La Fayette. Wittmold, 10 brumaire!.
Je vois avec un vif regret, mon cher cœur, que je vous ai involontairement blessée par la lettre à laquelle vous répondiez le 1* de ce mois ‘; vous avez
1. 4e novembre 1798.
2. Lettre XLVI. 3. Le 1° brumaire (22 octobre 1798).