Correspondance politique et confidentielle inèdite de Louis XVI, avec ses frères, et plusieurs personnes célèbres, pendant les dernières années de son règne, et jusqu'à sa mort

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que des organes imparfaits de la volonté publique ; mais la représentation nationale ad‘mise dans les Etats-géncraux ,ne pouvoit offrir beaucoup d’appuiau pouvoir arbitraire. L/histoire de la révolution française a prouvé combien ce plan de M. de Malesherbes lui a été funeste , lorsque vingt ans après il fut mis à exécution. C’est sa probité sévére et intacte corame administrateur, et ses grandes connoissances comme financier, dont le roi parle, en cette occasion, avec tant d’éloges. « La nature vous avoit donné, lui dit le roi, une ame ci‘oyenne. » Cette expression fait honneur au monarque qui l’a employée, et encore plus à l’homme vertueux à qui elle est adressée. Le roi montre beaucoup de jugement , comme roi, dans la critique qu’il fait des maximes philosophiques répandues dans les remontrances dont il s’agit. Il ne lui dissimule point qu’il n'ignore pas ses principes démocratiques et anti-catholiques ; mais il lui dit, en même temps, qu'il sait faire une juste distinction entre ami sincère de son pays, et l'ennemi secret de l'autel, et peut-être même le tiède partisan du trône,