Danton

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que Danton fut le premier à faire entendre sa voix, déjà sonore, contre l’absurde exigence du maître : celui-ci dut y renoncer et, bientôt, quitter sa chaire.

Cependant le jeune tribun travaillait : ses études, passables en troisième et en seconde, furent brillantes en rhétorique. Il lisait avec passion Tite-Live et les historiens romains. I y puisait, comme tant d’autres alors, des instincts généreux et républicains. Son style était déjà original. « Il s’exerçait (dit un de ses camarades, celui auquel nous empruntons tous ces détails) à chercher des mots énergiques, des tournures hardies, des expressions nouvelles. » Quand il lisait ses discours français, le maître etles élèves ne pouvaient s’empêcher d’applaudir.

En juin 1775, ses camarades et lui eurent à décrire, en composition française, le sacre de Louis XVI, qui allait avoir lieu. Avant de rédiger son devoir, Danton voulut voir la cérémonie même, afin d’en faire un récit véridique. À ce souci littéraire se joignait je ne sais quelle curiosité dédaigneuse : « Je veux voir un roi, disait le jeune Romain, je veux examiner com-