Danton

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vement, vers les Girondins comme vers les Robespierristes. Il ne voyait que la patrie, l'humanité. Les autres le comprenaiènt mal : ils cherchaient à expliquer par de bas calculs ce patriotique oubli des injures. La vérité n’éclata que plus tard. Quelqu'un disait un jour à Royer-Collard, qui avait connu Danton, mais qui n’aimait pas sa politique : «Il paraît que Danton avait un beau caractère. » « Dites MAGNANIME, monsieur ! » s’écria le froid doctrinaire avec une sorte d’enthousiasme.

On a dit que Danton avait trafiqué de sa conscience et s'était vendu à la cour. Il faut réfuter cette accusation qui, si elle était vraie, déshonorerait le plus grand homme d’État de la

Révolution. Où prit-il, dit-on, les 80,000 fr.avec lesquels il paya sa ‘charge d’avocat aux conseils?

Voici où il les prit. Grâce à une action hypothécaire de 90,000 livres que ses tantes lui donnèrent sur leurs biens, il put emprunter loyalement à diverses personnes, notamment à son futur beau-père. Mais, le jour de son mariage, il toucha en espèces la moitié de la dot de sa femme, soit 20,000 francs; il avait