Discours de M. le général Cubières, pair de France, ancien ministre de la guerre, membre du Comité d'infanterie : recueillis et précédés d'une notice historique par un officier de l'ancienne armée

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que la prohibition devenait certaine, le ministre pouvait-il se dispenser de tenter tous les moyens pour se procurer des chevaux étrangers? Et ne doit-il pas s’estimer heureux d’en avoir obtenu à des prix qui, en définitive, se résolvent par une différence minime sur les tarifs établis pour le temps de paix, et pour des fournitures annuelles, équivalentes au huitième du très-petit effeclif de notre cavalerie ?

L'honorable préopinant a beaucoup insisté sur la non-représentation du marché résilié ou annulé. Les prix stipulés dans ce marché sont connus; il contenait la condition de tirer de l’étranger la totalité de la fourniture; tous ses articles répondaient aux conditions du cahier des charges : la minute doit exister dans les bureaux. Ce marché et sa résiliation n’ont été un mystère pour personne. En supposant que l’une des expéditions du marché n’ait pu être représentée aux commissions, tous les éléments de ce marché existent, et ne sauraient être soustraits aux investigations qu’on croirait utile de renouveler après celles auxquelles se sont livrées les commissions des deux chambres.

On a dit que l’un des fournisseurs avait été dispensé de cautionnement. Celui-là était étranger, il avait effectué des remontes à plusieurs époques en Belgique et en Hollande; il était associé à une maison de Hambourg très-connue; le ministre espérait obtenir par cette maison la livraison immédiate des chevaux de cavalerie d’un beau choix, destinés à la remonte d’une puissance étrangère; le temps aurait manqué pour les formalités du versement d’un cautionnement à tirer de l’étranger; l’occasion paraissait bonne à saisir, c’est là ce qui décida le ministre à ne pas exiger de cautionnement. D'ailleurs c'était le premier marché passé; la date est du 8 août. Quant aux risques de mer, ce fut une nécessité de les prendre à notre <harge, attendu l'impossibilité d'assurer les chevaux qui devaient être transportés sur des bateaux à va-