Discours de M. le général Cubières, pair de France, ancien ministre de la guerre, membre du Comité d'infanterie : recueillis et précédés d'une notice historique par un officier de l'ancienne armée

— 10 qu’à la moitié du métal manquant pour compléter le nombre des bouches à feu nécessaires à l’armement de la France. Cela a été si souvent expliqué que je n’en dirai pas davantage, en faisant observer toutefois que le prix du marché n’apas été critiqué, ce qui semble suflire pour que cette opération ne paraisse à vos yeux ni onéreuse ni intempestive, et pour que nous puissions soutenir qu’on n’est pas fondé à dire que nous avons acheté des cuivres à tous prix.

Je ne saurais me dispenser de faire remarquer à la chambre de combien de prudence et de tact l'administration de la guerre doit user pour ne Pas occasionner le renchérissement des matières et des denrées. Comme elle opère sur des masses considérables, son action sur les marchés aurait un effet fàcheux sur les mercuriales, si cette administration manquait de ménagement, et si elle ne consullait pas l'intérêt publie autant que ceux de l’armée. Sous ce rapport, le marché des cuivres de Russie a aussi un avantage qu’on ne saurait contester : il a évité au commerce français des chances de renchérissement et de hausse subite, qui auraient pu nuire aux travaux industriels. |

On reproche à l'administration du {+ mars de n’avoir pas convoqué les chambres avant de prendre un parti sur le traité du 15 juillet. Appeler les chambres, c’est toujours le moyen efficace de résoudre les difficultés de la politique intérieure. Mais en scrait-il de même pour les complications à l’extérieur? Nous ne le croyons pas, el nous serions disposés à penser que nos adversaires ne le croient pas plus que nous. En effet, tout le monde ici doit le Savoir, si le gouvernement

- représentatif a un inconvénient, un seul inconvénient, c’est celui de livrer trop souvent à Ja publicité des débats parlementaires les actes de la politique exlérieure, avant même qu’ils aient été consommés, et quelquefois au moment où ils se préparent.