Discours de M. le général Cubières, pair de France, ancien ministre de la guerre, membre du Comité d'infanterie : recueillis et précédés d'une notice historique par un officier de l'ancienne armée

_ 11 pour les chevaux de trait, excepté dans le marché du 19 octobre, qui comporte mille chevaux d'artillerie de selle. Cependant, il est à remarquer que pour les autres marchés, de même que pour celui du 19 octobre, l'administration de la guerre a exigé, mais sans aucune augmentation de prix, que le cinquième des chevaux de trait fût composé de chevaux propres à la selle. Ainsi, sur le nombre de 15,000 chevaux de trait fournis, il en a été livré 3,000 pouvant être montés, et que la remonte ordinaire aurait payés à raison de 600 fr. l’un. Mais, l'augmentation de prix pour la selle n’ayant été stipulée que sur 1,000 de ces chevaux, l'État a bénéficié sur les 2,000 autres de la différence de 100 fr. entre le prix alloué pour le trait et le prix alloué pour la selle, c’est à+dire que le trésor a eu de moins à payer la somme de 200,000 fr.

20 Les marchés de 1840 ne font aucune mention des chevaux d'officiers, pour lesquels aucune stipulation n’a eu lieu, quoique le tarif de ces chevaux soit de 800 fr. au budget, et que leur prix réel ressorte presque toujours à 1,000 fr. dans les comptes annuels de la remonte générale. Ce ne fut point une omission de la part de l’administration de la guerre, qui pensait avec raison qu’en tirant des chevaux de troupe de l'Angleterre et directement du Mecklembourg, il se trouverait dans les livraisons provenant de ces deux origines des chevaux de distinction en assez grand nombre pour monter beaucoup d'officiers, et pour les monter plus convenablement qu'ils ne l’auraient été par des achats à l’intérieur au prix de 800 fr. ou 1,000 fr.; l’administration pensait aussi que la proportion assez considérable des chevaux d'officiers dans le nombre des chevaux tirés du Mecklembourg et de lAngleterre contribuerait à l’atténuation de la dépense résultant du prix d'achat plus élevé pour ces deux remontes de premier choix. Les prévisions de l'administration se sont réalisées et sous le rapport du nombre et de la bonne qualité des chevaux d’ofliciers, comme sous le rapport de l’atténuation de la dépense générale. En effet, les marchés de chevaux étrangers ont produit environ 1,400 chevaux d'officiers, qui, au prix de 800 fr. à 1,000 fr., auraient coûté à l'intérieur au moins."