Discours de M. le général Cubières, pair de France, ancien ministre de la guerre, membre du Comité d'infanterie : recueillis et précédés d'une notice historique par un officier de l'ancienne armée

les lions de la charrette ? N’avez-vous pas remarqué cent fois à quel supplice est condamné le limonier garotté entre la sous-ventrière et la dossière ? Ce supplice est tel que la plus forte constitution des limoniers , que leur excessive stature ne les sauvent par toujours du danger d’avoir les reins brisés ou les côtes broyées.

Eh bien, messieurs, changeons ce mode d’attelage ; mettons les chevaux de front ; rapprochons-les de leur conducteur , au même instant disparaîtront les longs fouets, les mauvais traitements dont les chevaux ont tant à souffrir, les cris du charretier; au même instant eesseront les tortures imposées par les limons,

Il me reste à démontrer que mon amendement, en procurant un encouragement au roulage à quatre roues, et en restreignant dans l’avenir l’usage de la charrette, contribuera aussi à l’amélioration de nos races chevalines , et à rendre plus facile la remonte de notre cavalerie.

À cet égard, je ne ferai que résumer en peu de mots ce qui a été si bien dit avant moi par M. le prince dela Moskowa et par M. le duc d'Harcourt.

L'usage du chariot léger donne le cheval à deux fins, qui est propre au service de la cavalerie et de l’artillerie ; il ménage les routes, et le conducteur du chariot est un cavalier,

L'usage de la charrette dégrade lesroutes, donne le gros cheval, le cheval pesant, qui n’a d’autre allure que le pas, qui n’est propre à aucun autre service , qui ne peut niremonter la cavalerie, ni traîner l'artillerie; de plus, le conducteur de la charrette n’est qu’un piéton.

Dans les départements de l’ancienne Alsace et dans une partie de ceux du Nord, les cultivateurssont tous de bons