Discours de M. le général Cubières, pair de France, ancien ministre de la guerre, membre du Comité d'infanterie : recueillis et précédés d'une notice historique par un officier de l'ancienne armée

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membres, qui déclare que la plus solide garantie de l’indépendance nationale se trouve dans une armée régulière fortement organisée, et que les levées en masse, les appels extraordinaires ne sont d’un secours efficace qu’autant qu’ane armée de ligne les appuie.

Je n'associe au savant rapporteur de votre commission pourrepousser tous ces vains et dangereux systèmes, réglant d’une manière absolue le passage sous les drapeaux des contingents entiers , et qui, sous le spécieux prétexte d'instruire la réserve, ne donneraient à la France qu’une armée de recrues.

Il faut à notre pays les moyens réguliers et permanents d'appeler cinq cent mille combattants à sa défense : c’est là toute la question. Je vous dirai, moi aussi, osons la regarder en face, et j’ajouterai : osez , messieurs les pairs, fixer à neuf ans la durée du service; c’est le seul moyen

; Bi de résoudre la question selon vos lumières et selon votre patriotisme, à l’avantage du pays et sans aggraver le sort

du peuple.

Je vote contre le projet de la loi tel qu'il vous est présenté, me réservant de l’amender en ses principales disposilions, ou de me réunir aux amendements qui seraient proposés pour accroître le service et pour faciliter le dépôt du prix des remplacements, sans entraver en aucune manière Ja faculté donnée par la loi à tous les citoyens de se faire remplacer.