Discours de M. le général Cubières, pair de France, ancien ministre de la guerre, membre du Comité d'infanterie : recueillis et précédés d'une notice historique par un officier de l'ancienne armée

56 Le bles, si elles se bornaient à procurer lesmoyens d'effectuer le remplacement, en se contentant des frais de courtage; eh bien, c'est iei le résultat qu’on obtiendra par la mesure proposée.

Désormais, avec le système des cautionnements militaires, les capitaux destinés à payer le remplacement ne seront plus dans les mains des compagnies : elles cesseront donc d'en être dépositaires, et par cela seul la loi, en changeant le fond et la face de la question, rendra un service immense à la population et à l’armée.

J'ai établi précédemment que la plus grande partie des remplacements s’effectuaient dans l'intérêt des familles, et que le plus souvent il y avait accord entre elles et celui de leurs membres qui devenait remplaçant. Il est évident que mon système est tout à l'avantage de ces actes, que j'appellerai des remplacements sérieux et moraux, Quant aux autres, quant aux remplacements contractés dans des vues de dissipation et par des individus déréglés ou dépravés, il n’est pas moins évident que l'obligation du cautionnement leur servira d’entraves, les éloignera de nos rangs, ou les moralisera même malgré eux.

Du moment où la loi accorde la faculté de se faire remplacer , il faut que cette faculté soit pleine et entière ; elle ne doit subir aucune restriction, et les conditions du remplacement ne peuvent être dictées que par l'intérêt du service. Hérisser la loi de difficultés, dans le seul but de retirer en partie ce qu’elle a concédé, ce serait agir contre l'intérêt des populations, qui demande aussi des ménagements, et contre les principes de l'équité et de la loyauté qui doivent présider à tous les actes du Gouvernement. Que l'État prenne ses sûretés pour obtenir un bon remplacement, mais rien de plus, et que la loi ne le rende