Discours de M. le général Cubières, pair de France, ancien ministre de la guerre, membre du Comité d'infanterie : recueillis et précédés d'une notice historique par un officier de l'ancienne armée

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enrôlés volontaires, Ce que j'ai avancé était exact il y a deux ans à peine, D'ailleurs, entre 37 et 39 p. ‘Jo, la différence n’est pas si grande qu'on doive considérer les remplaçants comme beaucoup plus immoraux que les volontaires. Du reste, je n’ai pas nié que les remplaçants fussent, de toutes les catégories de militaires, la plus punie; je n’ai pas nié que la catégorie des remplaçants ne fût celle qui fournisse le plus d’hommes aux compagnies disciplinaires; j'en ait dit la cause constatée depuis longtemps par M. le maréchal lui-même, et contre laquelle il a cherché à lutter par plusieurs dispositions du projet de loi en discussion : c’est la libre disposition des fonds provenant de leur contrat. Cela est connu de tout le monde, Aussi, qu'a voulu faire le Gouvernement par le projet de loi? Il a renvoyé à un réglement d’administration publique, à intervenir, le soin de régler les dispositions propres à empécher le renouvellement des abns qui proviennent de la dissipation des remplaçants. Dans ma pensée, il me paraissait plus simple d’inserire dans la loi la précaution du dépôt des fonds provenant des actes de remplacement et d'adopter le mode que je propose pour ce dépôt.

Je ne veux pas rentrer maintenant dans la question; mais je désire répondre à une observation de M. le maréchal. Il a dit qu’it ne suffisait pas d'effacer les mots pour détrinre les effets produits par un long usage, et qu’il restait toujours quelque chose de ce que l'usage avait consacré.

M. le maréchal a ajouté que je n’avais pas pu m'en affranchir. moi-même, et que j'avais été obligé d'employer le mot que je voulais proscrire; que jé m'étais servi à plusieurs reprises, dans mes amendements eux-mêmes, des mots remplacé et remplacement. Je ne saurais le nier ; mais je vous prie de remarquer, messieurs, que je n'ai point