Discours de M. le général Cubières, pair de France, ancien ministre de la guerre, membre du Comité d'infanterie : recueillis et précédés d'une notice historique par un officier de l'ancienne armée

ET

à mentionner dans la loi, il devait servir d’échelle proportionnelle à toutes Les transactions partielles ; il est évident que le chiffre de 1,200 fr. ne devait pas s’appliquer à toutes les transactions partielles; et il va sans dire qu'une ordonnance rendue sous la forme de réglement d’administration publique aurait pu déterminer la proportion dans laquelle le prix du remplacement, converti en cautionnement, devrait être stipulé pour les différentes durées du service à faire, soit sous les-drapeaux, soit dans la réserve. On est revenu aussi sur cette idée, qui fut émise à la dernière séance, que ce n’était pas faire disparaître dans l'armée et dans l'usage le mot de remplacant que de l'effacer de la loi. M. le rapporteur de la commission a dit que, quand les soldats avaient entre eux à se reprocher cette position, ce n’était pas précisément le mot de remplacant qu’ils employaient , que c'était un mot autre, plus offensant pour les mœurs militaires. Mais n'est-il pas évident que si le contrat qui stipule le remplacement se résout par un cautionnement, il emportera moins que jamais à sa suite l’idée que le remplaçant s’est vendu? car c’est le mot qui, aux yeux des soldats, jette Le plus de défaveur sur les

remplaçants.

Permettez-moi de vous dire que la question du remplacement est très-importante. Je n’ai pas à regretter les paroles que j'ai prononcées dans cette enceinte. Je crois qu’on me rendra la justice de reconnaître qu’elles ont été dictées par un sentiment de justice envers les remplaçants; car il s’agit de préventions exagérées et véritablement contraires à l'équité. Oui, il est contraire à la justice de faire peser sur la totalité des remplaçants la réprobation qui s'attache à quelques mauvais sujets dont la présence est un