Discours de M. le général Cubières, pair de France, ancien ministre de la guerre, membre du Comité d'infanterie : recueillis et précédés d'une notice historique par un officier de l'ancienne armée

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Toutefois, il est une distinction importante à faire quant à l'effectif en lui-même, et faute de laquelle les systèmes produits jusqu'ici auraient pu abuser le gouvernement et le pays en restant au-dessous de la réalité. Pour servir de sauvegarde à la France, le grand effectif armé doit s’élever à 500,000 combattants; l'effectif de 500,000 hommes serait insuffisant; Car , entre ces deux expressions, qu’il faut bien se garder de confondre, il y a , selon le tableau servant de développement à mon amendement, une différence de 47,000 hommes, lesquels ne sont pas réellement des combattants, vu que cette dénomination doit être refusée à tout ce qui ne prend pas place dans le rang, à tout ce qui ne fait pas feu sur l’ennemi.

Maintenant, si nous revenons au point de départ, nous voyons que les données qui constituent la question de l'état militaire de la France, sont les suivantes :

300,000 jeunes gens inscrits chaque année sur les listes cantonales au moment où ils ont accompli l’âge de vingt ans;

65,000 jeunes gens désignés par le sort, et composant le net du contingent destiné à l’armée de terre;

50,000 combattants qu’exige le grand effectif du pied de guerre, et que le recrutement ordinaire doit être à même de fournir dès que les circonstances l’exigent.

360,000 hommes composant l’effectifsoldé : cette donnée est variable de sa nature; mais comme il faut un point de départ et de comparaison, c’est le budget de 1844 qui en servira.

Tout le problème consiste donc à combiner la durée du service de manière à trouver dans l'effectif soldé et dans la réserve les 500,000 combattants, maïs sans rien prélever au delà du contingent de 65,000 hommes. Cette donnée