Discours de M. le général Cubières, pair de France, ancien ministre de la guerre, membre du Comité d'infanterie : recueillis et précédés d'une notice historique par un officier de l'ancienne armée

— 76 conditions qui concourent le plus eficacement à faire une bonne armée, et en même temps avec les ménagements qui sont dus à Ja population, et qu’une bonne loi sur le recrutement doit apprécier el consacrer.

Cette division devrait être écrite dans la loi, comme je le propose, pour en faire connaître la portée au premier coup d'œil; car elle indiquerait clairement à chacun Pétendue des sacrifices que lui impose la sûreté du pays; elle ne laisserait rien à l’arbitraire au delà des limites qu'il ne doit point franchir.

On remarquera en outre qu'avec la durée de neuf ans de service, les réengagés et les remplaçants au corps n'auront pas dépassé l’âge de trente-deux à trente-trois ans à l’époque oùils compléteront douze années de service, et qu’un second contrat de remplacement ne les conduirait pas au delà de quarante ans.

L’estime qu'on a pour les vieux soldats se justifie mieux en ce qu'ils ont fait que par ce qu’on peut attendre d’eux. L’ancienneté du temps de guerre doit se priseraudessus de l’ancienneté qui se forme d’années de paix ; mais il est avantageux à une armée de compter dans son sein des soldats bien exercés et des sous-officiers consommés par une longue pratique des armes ; toutefois , il ÿ faut des bornes et pour le nombre et pour l'ancienneté, particulièrement en ce qui concerneles cadres de sous-oflicicrs. Pour la bonne composition de ces cadres, il faut qu’ils soient renouvelés et qu'ils participent au rajeunissement qui résulte des libérations successives ; autrement les inconvénients de la vétérance, qui sont l’affaiblissement physique et l’affaissement moral, nuiraient à la bonne constilution des cadres. Des soldats de cinq ans de service, encadrés par des sous-ofliciers dont Je quart ou le tiers au