Discours de M. le général Cubières, pair de France, ancien ministre de la guerre, membre du Comité d'infanterie : recueillis et précédés d'une notice historique par un officier de l'ancienne armée

plus compterait le double de service, formeraient une armée parfaite; une loi de neuf ans de service peut seule réaliser cette perfection de proportion.

J'arrive à l’objection principale contre mon amendement, à savoir: que la fixation de la durée du service à neuf ans deviendrait une surcharge pour la population ; que cette surcharge serait excessive en temps de paix, et que des éventualités de guerre très-éloignées ne la justifieraient pas suffisamment.

Il faut, messieurs, il faut oser déclarer que désormais il n’y aura plus de guerre parmi Les peuples, ou admettre que la guerre est encore possible dans l'avenir. S'il est absurde de ne pas la prévoir et de ne pas se ménager les moyens de la soutenir, il faut que la loi sur le recrutement soit sérieuse, efhcacc ; elle ne le serait, elle ne pourrait l’être qu’en satisfaisant complétement à la défense du pays, qui n’exige pas moins de cinq cent mille combatlants, Or, ils ne peuvent être obtenus qu'en fixant la durée du service à neuf ans ; dès lors, cette fixation devient une nécessité à laquelle les populations doivent se soumettre,

Pour répondre à l’objection qui s'appuie uniquement sur la surcharge que le système des neuf ans de service occasionnerait aux populations, le raisonnement pourrait s'arrêter ici; car s’il faut une arinée, et si cette armée ne peut réellement atteindre l’effecuif jugé indispensable que par une durée de service fixée à neuf ans , dès-lors , cctte fixation ne saurait plus être mise en question; elle se trouve décidée, résolue, par la nécessité d’avoir une armée et de la constituer dans les conditions auxquelles peut seul répondre le système des neuf ans de service.

Toutefois nous ne nous en ticudrons point à cet argument , et il ne nous sera pas difhcile de trouver d’auires