Discours de M. le général Cubières, pair de France, ancien ministre de la guerre, membre du Comité d'infanterie : recueillis et précédés d'une notice historique par un officier de l'ancienne armée

NT

vous ayez votée hier en acceptant l'amendement de votre commission sur Ja durée du service à huit ans, dont ein

sous les drapeaux et trois dans la réserve.

Je suppose qu’une circonstance imprévue ait obligé le gouvernement à accroître l'actif de l’armée; je suppose qu'il y ait eu nécessité d'augmenter cet effectif de 60,000 hommes.

Sous l’empire de la loi telle que nous venons de la défiüir, et en supposant que cette loi soit en cours d'exéculion depuis huit ans au moins, le gouvernement se trouverait dans l’obligation, pour avoir les 60,000 hommes en question, d’appeler tous les hommes non instruits laissés dans leurs foyers, en remontant jusqu’à la sixième année , attendu que la loi des huit ans de service ne donnera jamais plus de 10,000 hommes d’excédant sur chaque classe, plus de 10,000 hommes à laisser dans leurs foyers.

Voilà donc 60,000 hommes n’ayant pas servi, et qui seraient appelés sous les drapeaux et incorporés et qui prendraient place dans les rangs de l’armée active.

Je suppose que les événements ou les prévisions qui avaient nécessité l’accroissement de l'effectif viennent à cesser ou à perdre toute importance aux yeux du gouvernement ; je suppose que très-peu de mois après l’avoir augmenté, il faille diminuer l'effectif de l’arméeafin de ren trer dans les limites du budget : qu’arrivera-t-il en appliquant l’art. 34 du projet de la manière dont jusqu’à présent il a été appliqué, et en délivrant les congés illimités aux militaires les plus anciens ! Il arrivera que les anciens soldats seront renvoyés; et que les derniers appelés seront conservés scus les drapeaux. C’est à-dire que, dans l’hypothèse dont j'ai parlé, les soldats de quatre ans céderont