Discours de M. le général Cubières, pair de France, ancien ministre de la guerre, membre du Comité d'infanterie : recueillis et précédés d'une notice historique par un officier de l'ancienne armée

— 86 —

la place aux hommes sortis de la réserve non instruite ; ees soldats de quatre ans rentreront dans leurs foyers, et l’armée recevra à leur place, quoi? des hommes laissés jusqu’alors dans leurs foyers, dont un grand nombre auront trop peu de temps à servir pour avoir celui de s'instruire et pour rendre de bons services à l'État. Il est évident pour tout le monde que l’armée aura perdu en qualité, qne cette substitution lui sera nuisible , que la proportion résultant de l’amalgame des contingents successifs sera profondément troublée, que les jeunes soldats, que les Lommes sans expérience et sans instruction militaire scront en bien plus grand nombre dans les rangs de l’armée.

Eh bien, c’est à ce grave inconvénient que je voudrais ; D

porter remède; c’est pour éviter cette perturbation que

j'ai proposé mon amendement.

sn

Je dois dire aussi à la chambre que je mets hors de la question toute la réserve instruite, c’est-à-dire lous les hommes ayant passé sous les drapeaux ; car ceux-là, lorsqu'on a besoin d’eux et lorsque PÉtat les appelle, c’est par classe tout entière, en suivant l’ordre des classes et d’après l’art. 35 du projet, en commençant par la moins ancienne. Mes observations ne portent done en ce moment que sur les proportions des conlingents annuels qui ont été laissées dans leurs foyers. Je n’ai en vue que les hommes laissés en réserve avant d’avoir servi.

Eh bien, il me semble, et je pense que la chambre le reconnaîtra, qu’en gardant les derniers venus pour renvoyer d'anciens soldats, on trouble l’organisation de l’armée, on renverse Ja proportion des jennes gens et des anciens militaires, telle qu’elle résulte des incorporations

successives,