Discours de M. le général Cubières, pair de France, ancien ministre de la guerre, membre du Comité d'infanterie : recueillis et précédés d'une notice historique par un officier de l'ancienne armée

ve GE M le maréchalSoult, ministrede la guerre. Pas du tout!

M, le général Cubières. Je n’ai pas entendu l'observation de M. le maréchal; si c'est une dénégation, je m’efforcerai d'ajouter à mes preuves.

Une loi de recrutement n’est pas faite seulement pour produire simplement un chiffre, pour constituer numériquement l'effectif des hommes nécessaires sous les drapeaux ; elle est faite en vue d’une bonne constitution d’armée; elle admet des combinaisons qui font que l’armée est plus où moins bonne, précisément parce qu’elle renferme plus ou moins de soldats anciens.

Dans l'exemple que j’ai cité, vous concevez que la proportion des anciens soldats serait gravement troublée; mais croyez-vous qu’elle ne serait troublée que pour un moment? Pasdu tout, D’après des caleuls bien faciles à faire, il faudrait cinq ans pour rétablir l'harmonie détruite en un moment, pour reconstituer l’exacte proportion qui existait, et que l’abaissement subit des effectifs aurait détruite. C’est là un inconvénient assez grave pour s’en pré< occuper, et il doit justifier à la fois et expliquer mon amendement. Il ÿ a une observation au-devant de laquelle je dois aller tout d’abord; c’est la justice, l’équité , la reconnais sance pour les vieux services, qui veulent que les congés illimités soient donnés de préférence aux anciens soldats. Ne parlons d’abord que de l’équité : j'avoue qu’au premier conp-d’œil cette disposition paraît équitable ; mais c’est une fausse lueur d'équité; elle a dû nous égarer ; aussi, en y regardant de plus près, trouvera-t-on que c’est tout le contraire; que c'est aux hommes tirés de la réserve que les congés sont dus pour être justes enyers eux, ct qu’on peut leur donner la préférence sur les anciens sans