Discours de M. le général Cubières, pair de France, ancien ministre de la guerre, membre du Comité d'infanterie : recueillis et précédés d'une notice historique par un officier de l'ancienne armée

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injustice. Je demande la permission de m'expliquer sur ce point et en très-peu de mots.

Tous les jeunes gens de vingt ans, qui sont au nombre de 300,000 chaque année, tirent au sort; sur ce nombre, - il y en a 80,000 qui exonèrent les autres. Il est clair que la loi n’a plus aucune action sur les 220,000 que le sort a libérés définitivement et des appels et du service. Mais parmi les 80,000 qui sont destinés au service , qui concourent à la défense du pays, il s'établit naturellement une distinction ; car une partie entre immédiatement dans les rangs et l’autre partie reste en réserve. Cette distinction, M. le général de Laplace en parlait aujourd’hui même dans son rapport sur le projet de l'appel des 80,000 hommes ; car la loi du contingent doit faire mention des hommes qui sont appelés immédiatement sous les drapeaux ct de ceux qui doivent rester en réserve dans leurs foyers. Il est clair que, quoique ces hommes fassent partie de la même classe, leurs obligations ne sont pas précisément les mêmes : il est évident que l’homme qui est appelé de prime abord sous les drapeaux par la décision du sort, puisque cela dépend de l’ordre des numéros, indépendamment des événements qui peuvent se développer par lasuite, celui-là est obligé de passer sous les drapeaux tout le temps que la loi a déterminé,

Les événements subséquents ne changent rien à la position de cet homme qui est entré de prime-abord sous les drapeaux. Au lieu que l’homme qui est en réserve dans ses foyers ( car, comme je le répète, je ne parle pas de la réserve instruite), l’homme qui est en réserve dans ses foyers est dans la position spéciale que le sort lui a faite, et qui l’a dispensé de prendre rang sous les drapeaux avec les hommes de sa elasse qui ont tiré des numéros moins élevés que