Discours de M. le général Cubières, pair de France, ancien ministre de la guerre, membre du Comité d'infanterie : recueillis et précédés d'une notice historique par un officier de l'ancienne armée

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Les hommesnese soumetlent au sort avec résignation que parce que l'arrêt du sort est irrévocable: Si vous pouvez changer après coup ce que le sort a décidé, sa décision devient un non-sens. Le sort a dit à cet homme, qui entre de prime abord sous les drapeaux, qu’il servirait einq ans dans le rang, et cela dans le système de la loi que je suppose adoptée. Voilà quelle est son obligation. Il me semble que les événements subséquents ne peuvent pas changer sa situation. Telle est la pensée qui m'a inspiré l’amendement que j'ai l'honneur de présenter à la chambre.

Depuis douze ans, l'armée a été exposée à des perturbations continuelles, et je ne serai démenti, à cet égard, par aucun des militaires qui siègent dans cette enceinte; cela tient à la fausse répartition des congés illimités. Voilà pourquoi les corps se trouvent souvent entièrement privés de leurs anciens sous-officiers : c’est particulièrement parce qu’on renvoie tout d’un coup tous les hommes d’une même classe.

Cela a été nuisible en deux grandes occasions : en 1831, lorsque M. le maréchal a fait de grands armements qu'il a fallu ensuite réduire, en 1840 aussi, lorsque l'effectif a été accru subitement.

Le mal a été senti dans ces deux cas très-profondément ; mais il a été senti aussi dans d’autres circonstances, quand les budgets ont été réduits instantanément hors de toute proportion, lorsqu'on a réduit l'effectif des corps employés en Afrique ; et lorsque ensuite il fallut remonter les effectifs en Algérie et à l’intérieur; M. le maréchal sait lui-même, mieux que moi, les perturbations très-gravés que cela a occasionnées dans les corps.

Jusqu'à présent je n’ai parlé que des hommes qui étaient restés en réserve dans leurs foyers, etqui auraient été subsidiairement appelés.