Discours de M. le général Cubières, pair de France, ancien ministre de la guerre, membre du Comité d'infanterie : recueillis et précédés d'une notice historique par un officier de l'ancienne armée

= dt =

Mais je suppose que ces hommes aient été congédiés, et qu’il s'agisse de distribuer des congés aux hommes qui ont toujours servi sous les drapeaux.

Pour ceux-là, c’est toujours le même système, celui contre lequel je m’élève; on dit qu’il faut donner les congés aux classes les plus anciennes. Messieurs, je ne vois pas que ces classes, qui sont sous les drapeaux au même titre, aient des droits différents. Si l’on ne voit qu’une faveur dans la délivrance des congés illimités, le Gouvernement, dira-t-on, peut bien, à titre de faveur, donner des congés aux plus anciens. Je ne pense pas qu’il en doive être ainsi ; je crois que le Gouvernement ne peut pas distribuer des faveurs contre l'intérêt de l'Etat, et ici il est contraire aux intérêts de l'Etat de favoriser les anciens soldats; car, je le répète , ce serait détruire l’harmonie des effectifs et la bonne composition de l’armée.

Il n’y aurait donc pas d’injustice à s’écarter de la règle de l’ancienneté des classes, attendu que rien n’oblige le Gouvernement, qu’il n’est en présence d’aucun droit; je crois qu'il pourrait distribuer les congés entre toutes les classes qui sont sous les drapeaux, et les distribuer dans la proportion de l'effectif de chaque classe, en les donnant aux plus anciens soldats dans chacune de ces classes, c’està-dire aux premiers numéros des matricules.

Voilà, messieurs, les observations qui m'ont «mené à proposer mon amendement, Je crois m'être rendu eompte des causes continuelles de perturbations dont nous avons vu que les corps avaient à souffrir; la principale de ces causes, si ce n’est l’unique, se trouve dans la manière dont les congés de libération ont été distribués jasqu’à présent, et c’est pourquoi je vous demande d’y remédier.