Discours de M. le général Cubières, pair de France, ancien ministre de la guerre, membre du Comité d'infanterie : recueillis et précédés d'une notice historique par un officier de l'ancienne armée

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exposé, Il ne m’appartient pas de donner des conseils sur une malière aussi délicate; mais jé redoute les conséquences d’une détermination qui m’a toujours paru trèshasardeuse, Je me demande pourqüoi nous allons jeter si loin nos ressources, nos forces et notre influence, pendant que nos forces et notre influence nous sont si nécessaires en Europe eten Afrique. Et pour ne parler que de la dépense , tout ce que vous a coûté Taïti, tout ce qu’il vous coûtéraencore, je voudrais le voir employé à commencer des travaux qui donnéraient à notre marine un bien autre appui que les flots Pacifiques, à des travaux d’une haute importance et de la plus grande utilité, et pour un ouvrage dont la possibilité vient d’être signalée par un des hommes les plus utiles de ce pays, et dont le conseil d'État a mis si souvent à profit le zèle et les lumières, Il existe sur nos côtes en face de l'Angleterre, parallèlement à la rade de Boulogne, une crête sous-marine; élle donnerait le moyen de fonder, avec deux tiers de dépense de moins, une digue comme celle de Cherbourg, ayant le même développement et la même force, une digue qui mettrait à l'abri, non-seulement une flotte nülitaire ; mais encore tous les bâtiments de votre commerce et tous ceux des autres nations.

J'avoue que j'aurais préféré à la possession ruineuse et hérissée de dificuliés de Taïti, j'aurais préféré que le gouvernement tirât parti de la crête de bassure, pour créer en face de l'Angleterre un port qui vaudrait à lui seul tous les ports de nos voisins.

Ceux qui voient nos forces s’éparpiller, ceux qui voient les entreprises du gouvernement tourner le des à l'Europe, à l'Orient, à l'Afrique, et se perdre dans le néant de PT pace ; ceux qui ne congoivent pas qu'on puisse se trompèr