Discours de M. le général Cubières, pair de France, ancien ministre de la guerre, membre du Comité d'infanterie : recueillis et précédés d'une notice historique par un officier de l'ancienne armée

LS

a grand soin d’interpeller à chaque instant Je ministère britannique sur ce qui se fait de l’autre côté du détroit. J'en tire cette conséquence , que l'opposition de France est aussi dans son droit quand elle fait la même chose, (Oui! oui!)

Messieurs, quand on a dit souvent à une nation : Soyez sage ! on lui donne un très-bon conseil, Quand on lui dit: Ne dites rien, taisez-vous et laissez-moi faire, ce conseil est plus difficile à mettre en pratique, surtout dans un pays où il y a des chambres et où ces chambres sont peuplées de Français. (On rit.) Mais ce qu’on ne devrait jamais dire à une nation, c’est ceci : Faites-vous petits, oubliez votre gloire, soyez humbles pour conserver la paix. Ce langage, on ne devrait pas le tenir. Je n’accuse pas MM. Jes ministres de l'avoir tenu, mais je le reprocherai à quelques-uns de leurs amis, je le reprocherai à quelques organes de la presse ministérielle ; il s’est reproduit souvent etsous toutes les formes. Il y aurait, à l’entendre si souvent , de quoi donner envie de remuer à des soliveaux.

J'attribue à de pareilles recommandations , adressées sans les réserves convenables pour les susceptibilités de notre nation, je leur attribue, dis-je, cette ‘excitation qu’on a fait renaître depuis trois ans, et qui ne semble pas encore s’affaiblir. Ce langage et la politique qu'il explique, la politique de ce langage contre laquelle protestent tous les in-folios de l’histoire de France et d’Angleterre , ont recu les plus éclatants démentis.

Il y a cinq ans, en 1840, à propos d’un conflit commercial, la politique un peu brutale, passez-moi le mot, de lord Palmerston, menaça tout à coup le roi des Deux-Siciles d’une agression militaire. Le branlebas de combat fut fait à bord des vaisseaux anglais, plusieurs bâtiments du commerce napolitain furent