Discours de M. le général Cubières, pair de France, ancien ministre de la guerre, membre du Comité d'infanterie : recueillis et précédés d'une notice historique par un officier de l'ancienne armée

— 113 saisis et conduits à Malte. Eh bien, le roi de Naples, ce chef d’un État sccondaire, s’est-il mis à genoux pour demander la paix ? Non, il est resté debout, ila bravéle péril, et c'était un grand péril qu’une guerre avec l’Angleterre: Ce jeune souverain en a été récompensé par l'amour ct la reconnaissance de ses peuples; car, messieurs, sachezle bien, les cœurs ilaliens, comme les cœurs français, sont passionnés pour l’honneur et pour la gloire. En faisant revivre au milieu de vous ce souvenir si honorable, je m'applaudis que ce soit au moment où une jeune princesse

de la famille de Naples vient de s'unir à l’un des fils de notre roi.

Une princesse qui nous vient de si bon lieu et de si bonne souche nous promet des princes qui, comme leurs oncles, comme leurs cousins, ne laisseront point insulter la France. ( Sensation ). Sans sortir de chez nous, nous avons vu ct éprouvé ce que peut la plus courageuse fermeté s’unissant à la prudence dont le pays ressent les heureux effets, Quant à propos de l'expédition contrele Maroc, on semblait craindre que les coups de canon qu'il s’agissait de tirer sur Mogador ne missent le feu aux poudres de l'entente cordiale , dans ce moment dificile et décisif, nous croyons savoir que la plus haute des influences , celle qui préside dans le danger à

tout ce qui est spontanément noble et hardi, a triomphé des hésitations du ministère.

Je n’ai jamais eu l’occasion de faire ma profession de foi sur l’entente cordiale; la voici :

Je me suis battu longtemps contre les Anglais; j'ai lu leur histoire; j'ai étudié leurs institutions : en voilà plus qu’il n’en faut pour qu’on me croie, quand je déclare que je professe la plus sincère estime pour les Anglais. J'estime la fermetc de leurs soldats dans le combat, l’habileté de

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