Discours de M. le général Cubières, pair de France, ancien ministre de la guerre, membre du Comité d'infanterie : recueillis et précédés d'une notice historique par un officier de l'ancienne armée

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grand intérèt politique, religieux on moral ; on est disposé à croire que le ministère , non-seulement s’abstiendrait, mais encore ne manquerait pas de belles paroles pour prouver qu’il a bien fait.

11 fut un temps où l’on parlait moins et où l’on agissait mieux.

En 1832, un général recevait à Toulon une dépêche téléoraphique de Casimir Périer, conçue en dix mots dont voici les neuf premiers : « On ne veutplus, rien de changé, Ancône ou... » Ge n’est pas le brouillard qui interrompit ici Ja dépêche, c’est la discrétion de celui qui raconte. (On rit.) |

Eb bien, lorsque le gouvernement agissait ainsi, il avait des ambassadeurs partout, il ne démentait aucun de ses agents, et les bons rapports de la France existaient comme aujourd'hui, etpeut-être mieux, avec toutes les puissances de l'Europe.

Selon les paroles prononcées par M. le ministre de l’intérieur, « il y aurait des esprits prévenus, on se serait efforcé d’amonceler des nuages ; jamais la France n’a été plus prospère à l’intérieur , résultats dont le cabinet est loin de s’enorgueillir, puisqu'ils sont dus à la politique de paix et de conservation dont il a été l'instrument dévoué. »

Nous croyons que tout le monde veut la paix en France et au dehors, que toutes les grandes puissances désirent la conserver, que les plus influentes d’entre elles connaissent trop bien leurs intérêts pour s’exposer à la guerre ; nous croyons aussi que le plus sûr pour conserver la paix est d’être fort, car alors une prudence excessive et même les complaisances ne peuvent enbardir les rivaux.

Si la France est considérée à l’extérieur, nous croyons qu’elle le doit surtout à des armements faits à propos et

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