Discours de M. le général Cubières, pair de France, ancien ministre de la guerre, membre du Comité d'infanterie : recueillis et précédés d'une notice historique par un officier de l'ancienne armée

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l'œuvre de personne: si la centralisation administrative était plus active et plus surveillante pour les intérêts confiés à sa tutelle ; si les villes étaient mieux dirigées dans l'emploi de leurs ressources ; si on leur permettait moins souvent de s'endetler ; si on les sollicitait moins vivement aux dépenses de luxe ; si les départements étaient détournés de l’abus toujours croissant des centimes additionnels. Ainsi nous pensons que, pour ce qui concerne la prospérité intérieure, l’intervention du ministère n'a pas été aussi efficace qu’il le suppose. Toutefois, nous serions disposés à oublier beaucoup degriefs si enfin MM. les ministres faisaient cesser cette sorte d'interdiction qui pèse sur la première milice du monde, sur la garde nationale de Paris, que le gouvernement semble avoir renoncé à réunir jamais , et dont le commandement s'exerce depuis si longtemps en quelque sorte à huis-elos ( Réclamations au banc des ministres), au grand regret sans doute des chefs si honorables qui sont investis de ce grand commandement, M. le ministre de l’intérieur. Est-ce qu’elle ne fait pas son service tous les jours la garde nationalede Paris ? Vous prétendez qu’elle le fait à huis-clos, c’est un langage qu'on ne peut pas tenir ici.

M. Cubières. Je n’ai pas dit que la garde nationale ne faisait pas son service; mais j’ai témoigné le regret que depuis longtemps, depuis l’existence du ministère, on ne Veût pas réunie pour donner à la capitale le spectacle imposant de cette force civique et militaire qui fait à la fois la force et la splendeur du trône.

Voilà ma pensée tout entière. Je sais que la garde nationale fait son service, qu’elle est là pour maintenir l’ordre, que nous pouvons compter sur elle; mais je regrette qu'au