Discours de M. le général Cubières, pair de France, ancien ministre de la guerre, membre du Comité d'infanterie : recueillis et précédés d'une notice historique par un officier de l'ancienne armée

— 197 service pénible et souvent si difficile qu'on recoit d’elle, le gouvernement ne joigne pas l'éclat de ces grandes réunions qui sont une occasion d’honorer et de glorifier notre armée citoyenne.

Je loucrais le cabinet encore plus haut, et cela sans réserve aucune, s’il imitait quelque peu l'exemple que lui donne l’Angleterre, où nous venons de voir un grand ministre dégrever le budget de l'État de 72 millions ; en même temps qu’il renforce la marine royale de 4,000 matelots, dans une prévision que la chambre comprendra sans explications.

Voilà ce que j’appellerai une bonne politique, un excellent système, et c’est celui-là dont on pourrait le glorifier à juste titre d’avoir été et d’être l'instrument dévoué. On nous demande un vote de confance ; mais avant de proclamer notre confiance , ne deyvons-nous pas examiner si ceux qui la réclament sont en position d’en user dans l'intérêt du pays, si ce témoignage de confiance ne serait pas stérile dans leurs mains ? Ne devons-nous pas nous enquérir et bien nous assurer si par hasard nous ne serions pas devant un ministère prêt à disparaître, devant une sorte de fantôme de cabinet? Notre confiance aurait-elle le pouvoir de rendre la santé aux malades ou de ressusciter les morts? (On rit). Il faut bien examiner, il faut se tâter avant d'entreprendre un miracle, Personne, dans cette enceinte, n’est habitué ni disposé à se faire un jeu du renversement des ministres; nos votes sont éminemment conservateurs, et l’esprit de renversement ne saurait exister parmi nous. Aussi, dans cette occurrence, ne s’agit.il de renverser personne; la question se présente à mon esprit sous cette forme, et c’est ainsi que je supplie la chambre