Discours de M. le général Cubières, pair de France, ancien ministre de la guerre, membre du Comité d'infanterie : recueillis et précédés d'une notice historique par un officier de l'ancienne armée

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de la résoudre: Le ministère doit-il être encouragé ou doitil être averti ?

Si vous voulez l’encourager à persévérer , certes l’unanimité de nos votes est nécessaire, ear il ne faudrait pas moins pour remplir le déficit qui s’est produit ailleurs ; mais si vous voulez l’avertir de la nécessité de se raccorder avec les idées et les principes qui sont propres à reconslituer une majorité suflisante , vous ne pourrez le faire qu’en laissant apparaître ici une minorité assez forte pour lui servir d'avertissement.

Ainsi, que la chambre ne s’étonne pas, et que MM. les ministres ne trouvent pas mauvais si, du haut de cette tribune , je fais appel aux boules noires, si je les convie, si je quéte pour l’avertissement; c'est uniquement dans ce but, et c’est avec cette intention que je voterai contre le projet de loi.

M. le maréchal duc de Dalmatie, président du conseil, ministre de la guerre. Je demande la parole.

Messieurs, je n’ai pas la prétention de répondre à tout ce que vient de dire l'honorable général Cubières. Je suis monté à la tribune uniquement pour témoigner à la chambre ma surprise de lui avoir entendu tenir le langage qui vient de sortir de sa bouche.

Jusqu'à ce moment, j'avais été dans une illusion complète à son égard; j’avais cru que s’il n’était pas partisan du ministère, du moins il masquait assez bien sa conduite et son langage pour faire croire qu’il n’en était pas l’ennemi. |

M. le comte Pelet, Je demande la parole.

M. le président du conseil. Je m'étais mépris; il vient de nous le déclarer lui-même dans le discours que la chambre a entendu.

Je le répète, j'avoue que jusqu’à ce moment je m'étais