Discours de M. le général Cubières, pair de France, ancien ministre de la guerre, membre du Comité d'infanterie : recueillis et précédés d'une notice historique par un officier de l'ancienne armée

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fait sur son comple une illusion complète. Lorsqu'au 29 octobre le roi m’honora de sa confiance pour m'appeler, moi, à succéder au général Cubières , j'étais loin de m'attendre que cet officier général oublierait sitôt l'état dans lequel il avait laissé Les affaires. Je n’en parlerais pas, si lui-même n’était venu annoncer tout à l'heure que les craintes de guerre qu'on avait en 1840 n'étaient qu'éphèméres et ne signifiaient rien. J’en sais plus qu’il n’en avoue, et j'ai connaissance de l’état dans lequel il a laissé l'administration de la guerre; car c’estavec beaucoup de peine que je suis parvenu à réparer les dommages que son administration a laissés dans le département qui m'est confié.

J'ai dit que mon illusion avait été complète jusqu’à ce moment. Je pourrais, à ce sujet, rappeler les démarches que l'honorable général Cubières a faites auprès de moi pour être employé.

Un pair. Cela ne regarde pas la chambre.

M. le général Cubières. Certainement, monsieur le maréchal, et. (N’interrompez pas!)

M. le président du conseil. J'entends dire que cela ne regarde pas la chambre. J’en demande pardon, puisqu’on allaque le ministère dont j'ai l’honneur d’être le chef. Quand on veut servir un gouvernement, il ne faut pas se poser en ennemi , et l'honorable général vient de déclarer à la chambre qu’il est l'ennemi du ministère. J'ai peine à me rendre compte de ce qui s’est passé dans son esprit depuis 1840, et surtout de la différence du langage qu'il a tenu lorsqu'il me demandait de l'emploi, avec celui qu’il vient de tenir. |

Jen’ai voulu, en prenant ja parole, que faire ces obscrvalions à la chambre, et rappeler la position étrange que, selon moi, l’honorable général vient de prendre à cette tribune,

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