Discours de M. le général Cubières, pair de France, ancien ministre de la guerre, membre du Comité d'infanterie : recueillis et précédés d'une notice historique par un officier de l'ancienne armée

ue 2 vue ; c'est par elle que sera résolu le problème que vous discutez. Ne croyez pas que l'occupation soit l'unique cause des sacrifices qui vous sont imposés; c’est la guerre qui accroit ces sacrifices; la pacification est notre but, et nous ne pourrons ÿ arriver que par la victoire. Il faut vaincre avant tout; c’est la guerre qu'il faut pousser activement et d’une manière décisive : tel est le motif de la demande de crédit quiest en ce moment soumise à vos délibérations. Nous réclamons, en effet, les moyens de surmonter, par la force des armes, les résistances qui se sont élevées contre la domination de la France, de punir la trahison, de protéger efficacement nos alliés, d’en augmenter le nombre en récompen sant des dévouements éprouvés; enfin, les moyens convenables d'installation pour assurer le bien-être de notre armée d'Afrique, dont l'effectif s’est accru et peut s'accroître encore. Ne croyez pas, messieurs, que la .pacification de l'Algérie soit un rêve, qu’elle ne doive se réaliser que dans un avenir incertain et encore fort éloigné : l’état de guerre est trop contraire aux intérêts des Arabes pour qu’il devienne permanent par leur volonté. Nous avons des raisons de le croire, la paix est désirée par les tribus riches et influentes. Pour nous, la guerre n’est que coûteuse, el la France pourrait en supporter indéfiniment les frais ; pour les tribuis africaines, la guerre est écrasante par les sacrifices qu’elle leur impose et par les pertes énormes qu’elle leur occasionne, pertes qui dépasseront bientôt toutes leurs ressources. Et que l’on ne pense pas que les préjugés religieux, que les préceptes du Coran soient des obstacles insurmontables à la pacification ; que l’on ne pense pas que ces préceples, que ces préjugés doivent nous séparer éternellement des populations musulmanes, à ce point de rendre entre nous et elles toute transaction impossible. Il existe sous ce rapport des nuances très-sensibles parmi Les populations de l'Algérie, lesquelles ne partagent pas loutes au même