Discours de M. le général Cubières, pair de France, ancien ministre de la guerre, membre du Comité d'infanterie : recueillis et précédés d'une notice historique par un officier de l'ancienne armée

degré les préventions que nous leur attribuons. Le fanatisme farouche n’existe réellement que dans les provinces de l’ouest, où un chef ambitieux a pris soin de l’entretenir el de l’exciter ; les habitants des provinces de l’est, au contraire , témoiguent très-peu d’éloignement pour les chrétiens : ils ont fait preuve d’une grande tolérance envers nos prêtres ; ils ont entouré notre évêque de leurs respects. Ces bonnes dispositions ne feront que s’affermir par la tolérance dont, à notre tour, nous continuerons à user envers CU, el par la justice impartiale qui ne cessera de présider à tous les actes de notre administration en Algérie.

Un fait récent, dont a retenti la province de Constantine, vient naturellement à Pappui de lPobservation précédente ; ce fait est plus significatif que les paroles : je veux parler de cette victoire éclatante, décisive, remportée par Ben-Ganaah, cheik-el-arab, sur ses coreligionnaires devenus les ennemis de la France; de cette lutte acharnée où l’on a vu nos alliés musulmans combatire, sans être soutenus par nos armes, à plus de quarante lieues de nos camps. Aujourd’hui encore ce chef continue de seconder les opérations du général Galbois.

Pour parvenir sûrement à la pacification, il faut que la politique vienne en aide à l’emploi des armes; qu’elle forme des alliances; qu’elle fasse naître des intérêts qui soient communs avec les nôtres; qu’elle distingue, dans les différentes races arabes, celles :;ue leurs mœurs pré‘isposent en notre faveur. La conduite ‘es affaires d'Afrique est aujourd’hui renfermée dans ces deux mots : vaincre et gouverner. Vaincre d’abord, et, comme nous venons de le dire, autant par la politique que par les armes, pour dissoudre l'espèce de confédération dont Abd-el-Kader est parvenu à se faire le chef. Gouverner ensuite, mais de manière à nous assurer la soumission durable des tribus ; gouverner d’après le principe de la domipation universelle, entendue en ce sens, que la France soit uni-