Discours de M. le général Cubières, pair de France, ancien ministre de la guerre, membre du Comité d'infanterie : recueillis et précédés d'une notice historique par un officier de l'ancienne armée

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toirés, et qui süccombèrent dans les combats auxquels nous avons sürvécu. Hélas! chacun de nous pourra pro= roncer ici plus d’ün nom qui n’a laissé pour écho sur la terre que ces mots : mort au champ d'honneur! Ges mots qui font vibrer aujourd’hui nos cœurs comme il y a trente ans, serviront-ils un jour à répondre pour nous à l’appel ? Nous sera-t-il réservé d’offrir à la patrie et de verser pour elle la dernière goutte de notre sang? Je lis dans vos regards que cela nous vaudrait mieux que de le laisser se figer dans nos veines; mais nous nous consolerons d’une vieillesse inutile si la France est libre, heureuse et res peélée,

« En sortant de l’école de Fontainebleau, nous servimes de lien entre les armées de la république et les armées de l'empire, dont nous sommes devenus la tradition vivante, Notre tâche est de perpétuer dans les armées de la monarchie constitutionnelle le souvenir des grandes actions et les principes par lesquels elles s’accomplissent, C’est à nous de rappeler les habiles combinaisons des généraux de l’empire, de consacrer cette énergique opiniâtreté qui donne la victoire ; c'est à nous de répéter que de notre temps on ne faisait jamais le dénombrement des ennemis, et qu’on ne croyait pas avoir mérité un grade pour chaque ba taille.

4 Elevés par Napoléon, dont le sourire accompagna nos premiers succès, nous avons entouré le cercueil qui rapportait en France la dépouille mortelle de notre général et de notre empereur; il nous appartenait de conduire le deuil de celui qui fonda l'Ecole de Fontainebleau, de celui qui protégea notre jeunesse, et qui la confia aux soins du brave et vertueux général Bellavène, à ceux du vénérable colonel Kuhmann,