Discours de M. le général Cubières, pair de France, ancien ministre de la guerre, membre du Comité d'infanterie : recueillis et précédés d'une notice historique par un officier de l'ancienne armée

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poser et soutenir franchement ce qui avant eux avait été eñtrepris hardiment et dans l'intérêt le plus sacré, celui de la défense du pays.

La combinaison des deux systèmes dont nous venons de parler satisfera à toutes les conditions du problème ; elle ne peut donner lieu qu’à une seule objection fondée, c’est

celle relative à la dépense.

Nous ne sommes pas de ceux qui pensent ou qui disent que 140 millions ne sont rien pour la France; nous disons que c’est beaucoup, car nous ne sommes pas moins que d'autres économes des deniers de l'Etat, qui, après tout, ne sont que les deniers des contribuables; nous regrettons qu’une dépense aussi considérable ne puisse étre réduite ;

nous regrettons d'avance les retranchements qu’elle pourra occasionner par la suite sur les autres services publics ;

mais nous disons que les considérations purement financiéres ne doivent pas dominer exelusivement dans l’examen de ce qui touche de si près au salut de l'Etat et au maintien de notre nationalité ; enfin, nous disons que lorsqu’une dépense a pour objet d’aceroître d’une manière aussi notable la force militaire du royaume, de mettre la capitale et les immenses ressources qu’elle renferme hors de l'atteinte des ennemis extérieurs, de faire que Paris cesse d’être l'objectif des coalitions armées et devienne la plus formidable position militaire de l’Europe; nous disons que Ja France doit faire cette dépense, et nous ajoutons que la France le peut, qu'elle le pourra toujours sans gêne ct sans embarras, car, selon que les circonstances deviendraient financièrement propices ou contraires, toute la question se réduirait à déterminer en combien d’années la dépense totale devrait être répartie,

Cette dépense, si féconde selon nôus en résultats moraux