Entre slaves

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LA RÉVOLUTION DE PHILIPPOPOLI 4101

des Polonais, un Français même. On n’aimait pas beaucoup non plus cet autre élément étranger, encore moins sans doute que les Russes avec lesquels on avait plus d’affinités.

Par surcroît, l'élément civil et l'élément militaire vivaient dans une étroite intimité. Tous ces soldats et officiers sortis des rangs du peuple quelques années auparavant subissaient toujours, à un haut degré, l'influence de leur ancien milieu.

Presque tous avaient des parents et des amis parmi les agitateurs qui proclamaient la cause de l’Union comme cause sainte. Dans les cafés de la ville, en province, lorsqu'ils partaient en congé, on leur montait facilement la tête contre l’état de choses actuel; contre ce gouvernement qui ne faisait rien.

La propagande unioniste, anti-gouyernementale pouvait donc se flatter d’avoir dans la main une grande partie de la milice. De là à perpétrer un mouvement, avec la complicité de cette dernière, il ny avait qu'un pas.

Le consulat de Russie à Philippopoli se composait à celte époque, c’est-à-dire au commencement de 1885, d’un agent M. Igelstrom, et d’un attaché militaire. I suivait attentivement les progrès de la propagande unioniste.

Son attention était surtout éveillée par lés menées du consul anglais le capitaine Jones, qui sans aucune réserve diplomatique, manifestait violemment en

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