Entre slaves

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Il vivait avec sa mère, la princesse Clémentine, qui eut toujours une grande influence sur lui.

D'un esprit élevé, la fille de Louis-Philippe révait pour son fils une autre existence que celle d'un prince oisif, possesseur d'une grosse fortune.

Ferdinand répondait de son côté aux désirs de sa mère et chez lui se développait la noble ambition d'agir. Alli6 de tous côtés avec des rois, des reines. des héritiers de couronnes, il ne fut pas autrement surpris quand on vint lui parler du trône de Bulgarie. Il serait souverain comme tant d'autres membres de sa famille.

Il néprouva pas cependant l'unique sentiment d’une’satisfaction orgueilleuse de race privilégiée. S'il donna prise plus tard comme Prince de Bulgarie à de vives critiques à cause d’un penchant naturel, d'atavisme sans doute, qu'il avait à grossir par des moyens un peu futiles, dans un milieu étroit et peu préparé, les fonctions et le prestige de la souveraineté, il faut reconnaître qu'il fut animé au début, des intentions les plus hautes et les plus dignes, et qu'il entrevit la possibilité d'accomplir en Bulgarie une tâche noble et belle, une œuvre de progrès et de civilisation dans un pays encore arriéré.

Doué d'un sens suffisamment pratique des affaires, nourri par son éducalion de cour, de principes diplomatiques de conduite, il manquait peut-être d'esprit militaire; mais son ambition visait surtout à transformer la Bulgarie en pays éclairé, pacifique, livré au