Entre slaves

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revenait aux Capitaux privés; mais ceux-ci n'eurent pas une vue très claire de la situation. Au lieu d'offrir leurs capitaux, les hommes d’affaires russes se posèrent en entrepreneurs, ce qui était moins aléatoire et plus productif. Ainsi, loin de vouloir faire fructifier leur argent en Bulgarie, pour le grand bien de celle-ci et pour la consolidation des intérêts politiques de leur pays, ils entendaient que les fonds fussent versés par la jeune Principauté. Ils se chargaient volontiers de toutes les grandes entreprises et les Poliakof, les Gunzbure,, etc., en briguaient vivement les concessions, mais sous la condition que le budget bulgare serait le bailleur de fonds.

De là surgirent, entre Bulgares et Russes, des luttes pénibles auxquelles se trouvaient malheureusement mêlés les agents mêmes du gouvernement russe, qui confondaient souvent les intérêts privés plus ou moins défendables de certains de leurs nationaux très puissans avec ceux, plus élevés, dont ils avaient la charge.

Derrière les agents diplomatiques, derrière les généraux, tout un groupe d'hommes d'affaires se tenait donc compact, prêt, dès le lendemain de la consütution de la Principauté, à mettre la main sur les organes vitaux, la Banque et les chemins de fer. L'esprit de spéculation qui s'était donné déjà libre carrière en Russie pendant la guerre de 1877, se réveillait et cherchait une nouvelle voie.

Ses essais dans cesens ne furent pas couronnés de succès. Les méfiants Bulgares reculèrent indéfini-