Entre slaves

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LE RÈGNE DU PRINCE ALEXANDRE DE BULGARIE 49

ment l’époque des concessions. Cela dura quatre ou cinq ans. On s'irrita de cette résistance passive. Les

agents et les généraux russes à Sofia appuyèrent

leurs compatriotes et accusèrent les Bulgares d’ingratitude. Il ÿ avait tant d'intéressés dans la réussite des projets en question, dont l'exécution eût coûté cent à deux cent millions à la Bulgarie, que l’on peut dire que le refus obstiné des Bulgares dans cet ordre d'idées eut une influence considérable sur les relaHons- entre la grande Russie et la petite Bulgarie, entre le Tsar protecteur et le prince de Bulgarie, son vassal.

En s’engageant dans l’organisation politique de la Principauté, les Russes assumaient une charge dont ils ne mesuraient évidemment pas le poids. Au lendemain de la Constitution de Tirnovo, en 1879, et du départ du Prince Dondoukoff, l'organisateur de la Principauté, la situation politique intérieure de ce pays à peine né, s’assombrissait et le navire lancé par la Russie en pleine mer, était déjà secoué par de violentes tempêtes.

La Constitution était à peine créée qu’on la trouvait mauvaise.

Le prince Alexandre de Battenberg, ägé de vingtdeux ans, arrivait en Bulgarie sans expérience des hommes et peu préparé à la haute situation dont sa parenté avec le Tsar venait de l'investir. Neveu de