Entre slaves

LE RÉGNE DU PRINCE ALEXANDRE DE BULGARIE 59

Cependant, ils étaient d'accord sur un fait. Russes et minisires conservateurs comprenaient à la fin que la Constitution de 1819 dépassait le but, ne convenait pas à un jeune peuple et qu'un régime personnel serait un bien pour le pays en permettant de créer et de faire fonctionner, sans entraves parlementaires, les grands organes administratifs dont le jeu était encore à expérimenter. à

Mais ils ne s’entendaient plus quand il s'agissait de l'usage de ce pouvoir personnel. Après le coup d'état, les Russes espéraient naturellement que le Prince Partagerait son pouvoir avec eux ou en userait à leur profit, tandis que du côté des ministres bulgares, ious les efforts convergèrent sur deux points restremdre autant que possible dans le courant des affaires, l’action de la Russie en Bulgarie, puis démontrer au Prince que sa dignité lui commandait, comme Souverain, de chercher par tous les moyens, secrets où ouverts, lents ou immédiats, à se dégager de la tutelle russe, de pencher vers ses ministres bulgares et non vers les Russes, de devenir enfin le véritable souverain du pays et non une sorte de Gouverneur délégué par la Cour de Russie.

Ces conseillers secrets usaient toutefois de ménagements. Ils ne brusquaient rien. Leurs relations avec les agents ou ministres russes restaient correctes dans la forme. Il fallait être plus diplomate que les diplomates. Les Russes n'étaient pas d’ailleurs leurs seuls ennemis. Il y avait aussi les libéraux, les Zan-