Entre slaves

LE RÈGNE DU PRINCE ALEXANDRE DE BULGARIE 61

Entre ce groupe de conservateurs et les libéraux Zankof et Karavelof, il y avait une incompatibilité absolue. :

C'était une affaire de personnes plutôt que de principes, qui ne pouvaient dans un pays aussi neuf tracer des sillons bien profonds. On se haïssait à l’extrème, peut-être d’instimct, par une secrète aversion provenant de la différence de goûts, d'idées, du genre d'existence.

Si les Russes n’ont rien fait pour calmer les divisions entre Bulgares, on les accuserait à tort cependant de les avoir créées. Elles existaient depuis longtemps. Dès leur réunion à Tirnovo, pour l’adopüon de la Constitution, on constatait des luttes Htestines parmi eux.

Ce fut dans Fémigration, à Constantinople, à Bucarest, à Odessa qu’elles prirent naissance.

On disputait, la Bulgarie étant encore sous la «domination ottomane, sur les meilleurs Systèmes de gouvernement. On créait même des journaux où l’on S'injuriait gentiment.

Au fond, ces petites églises, ces petites coteries qui «déjà s’étiquetaient avec les noms ronflants de libéraux ou conservateurs, ne reproduisaient guère que les 8roupements d'intérêts personnels ou de sympathies et dantipathies naturelles. On se donnait ainsi l'illusion d’une existence nationale qu’on ne faisait qu'entrevoir, mais, le rêve s'étant réalisé, la patrie sortie de

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