Étude historique et biographique sur Théroigne de Méricourt

THÉROIGNE DE MÉRICOURT. 25

La municipalité ne savait comment tenir tête 4 l'orage; le pillage et peut-être l'incendie menaçaient les archives de l'Hôtel de Ville, quand un Jeune homme de vingt-six ans, Stanislas Maillard, clerc d’huissier, remarqué pour son extraordinaire courage à la prise de la Bastille, proposa aux six ou sept mille femmes réunies sur la place de Grève de les conduire à Versailles, où elles pourraient exposer leurs griefs et réclamer du pain au roi et à l’Assemblée nationale. Maillird se mit à la tête de la colonne, qui, escortée d'hommes armés et traînant quelques canons, partit de Paris vers dix heures du matin et déboucha à Versailles sur la place d’Armes à cinq heures du soir. Théroigne n’accompagna pas Maillard et son étatmajor féminin, Rose Lacombe, Reine Audu ou Leduc, la « reine des Halles », la bouquetière Louison ou Pierrette Aubry, etc. La belle Liégeoise, avec ses goûts raffinés, n’aimait pas certains contacts. Mais, à cinq heures, quand la colonne parisienne se présenta devant le château, elle était déjà là, à cheval, en amazone rouge, le sabre au côté, les pistolets à la ceinture. Une légende s’est formée sur les scènes sanglantes des

1. Journal général, 5-janvier 1790.