Étude historique et biographique sur Théroigne de Méricourt

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cette authenticité très contestable, En effet, cette figure sèche, longue, maigre, au nez pointu, n’a aucun rapport avec les différents portraits connus de Théroigne de Méricourt. Elle ne donne pas la moindre idée de ce minois chiffonné, de ce nez retroussé dont parlent les contemporains, et qu’on retrouve dans le profil au physionotrace de Chrétien. Le buste de la collection de M. le comte de La Béraudière nous semble absolument « fait de chic », en admettant, ce qui n’est nullement prouvé, que le sculpteur ait voulu reproduire les traits de la belle Liégeoise.

Théroigne fréquentait beaucoup l’Assemblée de Versailles; elle cherchait à y nouer des relations, curieuse de voir de près le mouvement populaire dont son esprit, par une intuition vague mais sûre, devinait toute l'importance. La famine causée, soit de parti pris par les agents de la cour, soit naturellement par lPimprévoyante administration de l'ancien régime, poussait le peuple aux solutions violentes, Le 5 octobre, au matin, une troupe hurlante de femmes se présenta à l'Hôtel de Ville, réclamant du pain. Elles voulaient brûler les Paperasses de la municipalité, disant que, depuis la Révolution, tout ce qu'on avait fait pour le peuple, c'était de salir du papier.