Étude historique et critique de l'impôt sur le sel en France : thèse pour le doctorat
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greniers où les sels étaient débités à des prix variables suivant la distance des salins, sauf en Lan_guedoc, où les lettres patentes du 20 avril 1715 avaient établi un prix uniforme de 20 livres par minot.
La modicité relative des prix de vente par rapport à ceux des grandes gabelles était sans doute un heureux effet de la persistance dans ces pays des Etats provinciaux, qui avaient su imposer un frein à l’avidité du fisc; mais le sel était grevé de nombreuses taxes spéciales, dont les unes, rachetées anciennement par l'Etat aux seigneurs, faisaient partie du bail des fermes. et dont les autres appartenaient encore aux provinces, villes, communautés, et même à des particuliers.
Le droit de büche, levé sur les sels extraits des salins de Peccais, était affecté à l'entretien des remparts d’Aisues-Mortes: le fermier des gabelles en remboursait la valeur à la municipalité de cette ville}
Le droit de septem était en réalité une redevance en nature du septième sur les sels provenant des marais de la Provence et du Languedoc, car les propriétaires de salins qui livraient sept minots à ladjudicataire n'étaient payés que pour six.
Le droit de blanque servait à indemniser les propriétaires des salins de Peccais des frais d’entretien des chaussées de leurs marais. Etabli en 1338 par le duc de Berry, il avait été fixé à un blanc par quintal; cette monnaie, d’où provenait son nom, valait quatre deniers parisis. Ce droit fut dans la suite augmenté à plusieurs reprises.
Le droit de petit blanc, perçu sur les sels livrés aux fermiers des gabelles par les salins de Langue-