Études historiques et figures alsaciennes

116 - ÉTUDES HISTORIQUES

pour garder mon indépendance vis-à-vis d’eux, pour m’habituer à marcher seul et à me tenir plus près de la nature. »

Ces paroles sont du 3 janvier 1830. Mais ce n'était pas la première fois que Gœthe s’étendait avec complaisance sur les mérites de Voltaire et sur le profit qu’il avait trouvé à le lire. Dans une des remarques dont il accompagna

: le Neveu de Rameau de Diderot, en 1803, il énumère toutes les qualités que peut avoir un écrivain ; elles ne sont pas moins de quarante-

‘ six, et il n’y en a que deux, ajoute-t-il, qu’on

pourrait être en droit de refuser à Voltaire : la conception profonde et l'exécution parfaite

(die Tiefe in der Anlage und die Vollendung

in der Ausführung). Ce qu’il admire surtout dans Voltaire, c’est

. Sa facilité, la promptitude avec laquelle il

trouve aussitôt la forme appropriée à sa pensée. Ici encore, il faut citer les Conversations

d'Eckermann. « Il n’y a jamais eu, dit Gœthe à

la date du 16 décembre 1828, un poète qui ait

eu à chaque instant, comme lui, son talent à