Études historiques et figures alsaciennes

GORTHE À L'ÉCOLE DE VOLTAIRE 117

sa disposition. » Et, à ce propos, il raconte le fait suivant : Voltaire était au moment de partir de Cirey, la demeure de Mme Du Châtelet ; déjà sa voiture l’attendaiït devant la porte, lorsqu'on lui présente une lettre de la part d’un groupe de jeunes filles, pensionnaires d’un couvent du voisinage ; elles lui demandent de leur faire un prologue pour la tragédie de Jules César, qu'elles veulent jouer pour la fête de leur abbesse. Voltaire, sans tarder, se fait donner du papier et une plume, et écrit son prologue sur le bord d’une cheminée. «C’est, dit Gœthe, une poésie d’une vingtaine de vers, parfaite quant au fond et à la forme, et tout à fait appropriée à la circonstance, en un mot, de la meilleure manière de Voltaire. » Eckermann exprime le désir de la lire. « Je doute, répond Gæthe, qu'elle soit dans votre édition ; elle vient seulement d’être publiée ; il a fait de ces poésies par centaines, qui se trouvent encore çà et là entre les mains des personnes à qui èlles furent adressées dans

l'origine. » Le prologue en question est com-