Études historiques et figures alsaciennes

132 ÉTUDES HISTORIQUES

dramatique, n’est pas tant d’être un imposteur que d’être un imposteur naïf. Il étale ses faiblesses et ses vices avec si peu de retenue, qu'on ne se figure pas qu'il puisse avoirun seul partisan. Gœthe revint néanmoins à Voltaire, à l’époque où il s'occupait avec Schiller de former un répertoire pour le théâtre de Weimar. La scène allemande était si pauvre de pièces originales, qu'il fallut recourir à toutes les littératures de l’Europe moderne, et la France, comme toujours, dut fournir sa part. Gœthe mit le Mahomet de Voltaire en vers fambiques. Il ne changea presque rien au texte français. D'un passage du quatrième acte, où Mahomet découvre avec trop de franchise ses plans criminels à Omar, il fit un monologue. Il supprima la dernière tirade de Mahomet, et la pièce finissait par ces mots de Palmire : « Le monde est fait pour les tyrans. »

La représentation eut lieu le 30 janvier 1800, pour la fête de la duchesse Louise. Schiller devait composer un prologue ; il en fut empêché par la maladie, Il écrivit ensuite ces stances