Études historiques et figures alsaciennes

GOŒTHE À L'ÉCOLE DE VOLTAIRE 133

qui se trouvent dans le recueil de ses poésies lyriques, et où se trahit la gêne d’une pensée indécise. Schiller n'aimait pas Le théâtre français, quoiqu'il ait traduit la Phèdre de Racine et deux comédies de Picard. Dans ses stances, il présente d’abord Gœthe comme un nouvel Hercule, « qui, dès le berceau, a terrassé l'Hydre qui menaçait d’étoufler le génie allemand ». Mais pourquoi Gœthe lui-même sacrifie-t-il encore à « la fausse Muse dont les autels sont depuis longtemps en ruines » ? C’est que la scène française est toujours « l’enceinte sacrée où la parole s'élève jusqu’au chant, l’empire de l’harmonie et de la beauté, d’où sont bannisles rudes accents dela nature ». À ce titre, « le Français, s’il n’est pas un modèle, peut encore être un guide ». La distinction est bien subtile.

Au mois de juillet suivant, Gœthe commença la traduction de Tancrède ; c'était pour lui un délassement. « J'écris ce que je peux le matin au crayon, dit-il dans une lettre à Schiller, et je le dicte ensuite dans mes moments de loi-