Études historiques et figures alsaciennes

GOŒTHE À L'ÉCOLE DE VOLTAIRE 135

perspective. Des chevaliers défilent, suivis de leurs écuyers portant leurs armes; des trophées, ‘des écussons, des devises ornent les façades des palais; le fond s’ouvre sur une lice qui attend les combattants ; même le peuple, puissance nouvelle, manifeste son enthousiasme ou sa haine. Gœthe dit, dans la suite de la même lettre à Schiller : « Tancrède est, à vrai dire, une. pièce à spectacle, car tout y est mis sous les yeux du spectateur; et je pourrai encore accentuer ce caractère, étant moins gêné que ne l'était l'auteur français. L'effet théâtral ne pourra pas manquer, car tout est calculé pour cela, et pourra l’être encore davantage. Comme la pièce roule sur un événement public, elle exige des chœurs ; j’y pourvoirai, et j'espère ainsi la pousser aussi haut que le permettent sa nature et son origine française. Ce sera pour nous une occasion de nouvelles et utiles expériences. » Gœthe accentue, comme il dit, l’effet théâtral en se débarrassant de l'unité de lieu ; il transporte en pleine campagne la scène du cin-

quième acte, quicontientles diversépisodes d’un