Études historiques et figures alsaciennes

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ces gens étaient « des gueux » et « des misérables », comme on veut le faire croire, s'ils n'étaient tenus à une stricte discipline, si l’orgueil de la cause qu’ils défendent ne les animait et ne les portait à la générosité, il serait difficile d'éviter les excès. » On voit qu'elle est toute gagnée à la cause démocratique. Il est probable que ce qui la décida, ce ne furent point des considérations politiques, quoiqu'à l'occasion elle ne s’abstienne pas de juger les événements auxquels elle assiste, mais simplement son amitié pour Forster, une amitié sincère, mêlée d’admiration et de pitié. Son beaufrère, Georges Bæhmer, quitta la chaire qu'il occupait au collège de Worms, pour servir de secrétaire et d’interprète à Custine. Elle-même trouva, dans ce monde nouveau qui venait spontanément à elle, un aliment pour son besoin d'activité et d'émotion. Thérèse, qui n’était Jamais en reste de médisance avecelle, l’accuse d’avoir « dansé la carmagnole avec les Français ». C’est sans doute une exagération de

langage; mais on sait par elle-même qu'elle