Études historiques et figures alsaciennes

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j'arrive à un de ces passages caractéristiques

dans leur naïveté, où le vieux père lève les yeux de dessus sa lyre (si toutefois ses yeux voyaient), en souriant dans sa vénérable barbe. Il y a de tout dans Homère, même de l’humour, non l’humour nuageux des Anglais, mais un humour pénétré de soleil gréco-asiatique. »

Gœæthe, de son côté, écrit à Herder : « Depuis que je n'ai plus eu de vos nouvelles, les Grecs sont ma seule étude, et Homère est toujours en première ligne. » A Wetzlar, où son père l'envoie pour suivre sa carrière juridique, il trouve le sujet du roman de Werther, et il transporte sur son héros son goût du moment. C'est avec les chants d'Homère que Werther berce son cœur malade. Kestner, le fiancé de Charlotte, écrit, dans une note personnelle, vers la fin de l’année 1772 : « Au printemps, un certain Gœæthe est venu iei de Francfort, en apparence pour se fortilier dans la pratique du droit, mais en réalité pour s'occuper d’'Ho-

mère, ou de Pindare, ou de tel autre objet vers