Ferdinand IV et le duc d'Orléans : Palerme, 9-17 Mars 1813
FERDINAND IV ET LE DUC D'ORLÉANS y
Conseil, ce qui était refusé dans la réponse du roi. Le roi m'observa en cela que son refus était fondé sur le sentiment de la dignité de sa couronne; mais qu'hier au soir, c'est-àdire le 15 mars, Cassaro avait cessé d'être ministre, et que, par conséquent, il avait satisfait lord William sur ce point. Ensuite le roi retourna, sans me la montrer, une longue note de lord William du 6 mars et sa réponse, me disant que c'était seulement une répétition de l’autre, et il passa à me faire lire la dernière note de lord William, où il était dit, après une énuméralion de beaucoup de griefs, qu'à moins que le roi n’obtempérât aux quatre demandes de lord William, et ne prit des mesures efficaces pour la sûreté présente el future de la Constitution et pour empêcher le renouvellement, des griefs énoncés, lord William devait regarder l'alliance cofhme rompue, devait considérer le roi comme étant en état d'hostilité avec la Grande-Bretagne et prendre des mesures en conséquence.
IL faudrait écrire un volume pour rapporter tout ce qui a été dit par le Roï et par moi dans cette première conversation qui a duré plus de deux heures, et, par conséquent, je dois me borner aux principales remarques de Sa Majesté et à mes réponses, ei ce Sera peut-être encore trop long.
Le Roi se plaignit de ce que lord William avançât qu'il y avait toujours eu de la mésintelligence entre son gouverne ment et celui de la Grande-Bretagne. 11 me dit :
— Cela est faux, très faux! J'ai toujours été dans la plus parfaite intelligence avec l'Angleterre, et l'Angleterre n’a jamais eu un allié plus fidèle que mor.
- — Mais, Sire, lui dis-je, il me semblait au contraire qu'il y avait eu des plaintes continuelles de la part de l'Angleterre contre le gouvernement de Votre Majesté.
— Ah! cela oui, reprit le Roi, vous avez raison. Oh! E suis juste et de bonne foi. Vous avez raison, il y a toujours eu des plaintes, mais elles étaient sans fondement.
— Cela peut bien être, Sire, mais enfin, puisqu'il y a eu des plaintes, lord William a donc raison de dire qu'il y a toujours eu de la mésintelligence.
— Eh bien, à la bonne heure, continuez la lecture.
Lord William avançant que le Roi n'avait jamais coopéré